19 novembre 2021
La Semaine Européenne pour l’Emploi des Personnes Handicapées
#SEEPH2021
C’est l’occasion de rappeler à notre attention les difficultés d’insertion professionnelle des personnes en situation de handicap, toujours prégnantes malgré les avancées de la législation. Plus largement, c’est l’occasion aussi de nous interroger sur la place des Personnes Handicapées dans nos cabinets, à la fois pour la plupart TPE (très petites entreprises) et ERP, (établissements recevant du public).
Savons-nous résister, en tant qu’employeurs, au poids des stéréotypes qui nous portent à considérer le Travailleur Handicapé comme moins performant ? Recrutons-nous d’abord des compétences, des savoir-faire et un état d’esprit, ou bien cherchons-nous l’image du collaborateur « parfait »?
Savons-nous accueillir, en tant que soignants, toutes les personnes en demande de soins ? Sommes-nous en mesure de répondre aux besoins médicaux avec une offre de soins adaptée aux particularités de chacun ?
Les réponses ne sont pas simples, mais notre position de soignants, à l’écoute de la vulnérabilité humaine, devrait nous conduire à tout mettre en œuvre pour pouvoir répondre « OUI » à toutes ces questions.
Notre attitude de praticien responsable, en quête de qualité et d’efficience, tend à nous faire rechercher la perfection. C’est le cas pour nos actes techniques, dans nos processus de traçabilité, de respect des règles administratives, comptables, déontologiques, etc… Il faut donc à la fois poursuivre nos actions dans cette recherche de perfection, et en même temps se souvenir que la perfection n’est pas humaine. Et comment chez cet être humain imparfait, situer la limite entre imperfection et handicap?
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Un handicap c’est le cumul de trois éléments : une déficience personnelle, une difficulté à être accepté et reconnu en dehors du handicap, une difficulté à pouvoir accéder aux lieux et aux interfaces nécessaires.
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Trois pistes pour répondre à l’accueil des Personnes Handicapées, et plus largement de l’ensemble des personnes :
- Instaurer une relation de confiance en évitant la catégorisation, le classement, l’isolement, la stigmatisation des personnes. Le handicap, non plus que la maladie, le genre, la religion, la catégorie sociale ne doivent être des critères de distinction.
- Considérer l’accueil des Personnes Handicapées comme naturel, et en bannir l’instrumentalisation, qui viserait à ériger cet accueil au rang de performance dans un but promotionnel.
- Poursuivre une politique d’accueil à l’attention de tous, et non de focalisation au cas par cas. En effet, seules les mesures collectives peuvent permettre à l’individu en situation de fragilité d’oser exprimer ses besoins. A l’opposé, les aménagements de poste au cas par cas risquent, dans un monde où la compétitivité est de règle, de conduire la personne à masquer sa fragilité pour ne pas risquer l’exclusion…Nous avons tous besoin de conditions de travail et d’accueil améliorées, en rapport avec nos difficultés, nos faiblesses, nos failles…
Considérer le handicap comme une imperfection parmi tant d’autres, c’est déjà changer notre regard, et le rendre immédiatement inclusif. C’est choisir de focaliser sur nos similitudes, sur tout ce qui nous relie, plus que sur nos apparentes différences.
C’est enfin reconnaître la fragilité humaine aussi comme source de diversité et de richesse…
Dr. Marie-Hélène Haye, allias La Gutta Perchée