10 mars 2021

6 Conseils pour vous consoler
Découragement, perte de confiance en soi, résignation, déprime, peur d'être dépassé… Si vous êtes chirurgien-dentiste, que vous suivez les réseaux, les publis, les formations et que vous vous y comparez, le ressenti est peut-être parfois déplaisant.
Nous le faisons de manière consciente ou inconsciente, mais la tentation est toujours là de se comparer aux meilleurs, aux plus prestigieux, à ceux qui osent et qui réussissent, à ceux qui de plus, le montrent. On pourrait penser y trouver une stimulation, en réalité cela peut vraiment nuire à notre confiance en nous et nous freiner dans nos objectifs de carrière. La période actuelle avec son lot de contraintes et de stress supplémentaires est encore plus compliquée, et nous donne encore plus de raisons de nous comparer. C'est peut-être le bon moment pour nous d'observer ce réflexe avec un peu de détachement, et de l'analyser.
Alors qu'est-ce qui nous pousse à nous comparer aussi souvent aux autres ? Est-ce vraiment bénéfique, ou vaut-il mieux bien s'en garder?
Pourquoi est-il nécessaire de se comparer aux Autres ?
Nous sommes Sapiens, un être de relations. Les dentistes ne font pas exception! Nous avons besoin en permanence d'aller à la rencontre de l'Autre, et c'est en découvrant ce qu'il est que nous prenons conscience de ce que nous sommes. Evaluer cet écart entre nous et l'Autre est ce qui nous permet de reconnaître nos caractères, nos singularités, et aussi nos manques. Cette évaluation passe naturellement par une comparaison.
Ainsi, on peut dire que la comparaison est un processus parfaitement naturel, qui dessine notre portrait en creux. Ce portrait donne naissance à l'image de soi.
La comparaison peut être source de motivation, si elle nous permet de trouver un modèle que nous allons pouvoir suivre, pour grandir. A l'excès le risque est de tomber dans une surenchère, une forme de compétition qui nous détournerait de notre objectif premier.
Mais quand la comparaison est trop défavorable, le découragement guette. Le risque est alors un abandon de toute recherche d'amélioration, puis une dégradation de nos pratiques…
Quelle est la limite ? Qu'est-ce qui fait que la comparaison devient motivation ou abandon ? Quelle objectivité réussit-on à garder quand on se compare ?
Comparaison n’est pas raison…
Se comparer, mais sans dureté et sans complaisance…
Autrement dit, chercher à se comparer de manière objective, en pensant que « Comparaison n'est pas raison ». C'est-à-dire que la comparaison a ses limites, elle ne constitue pas une preuve, elle a besoin d'être contextualisée.
Le psychosociologue américain Léon Festinger, auteur de la théorie de la dissonance cognitive a aussi théorisé les processus de comparaisons sociales dans les années 50.
« Quand je me regarde je me désole, mais quand je me compare, je me console! «
Talleyrand
Les 3 types de comparaisons selon Festinger :
- Comparaison ascendante , avec des personnes que l’on juge supérieures à soi.
C'est ce qui nous arrive quand on regarde les magnifiques posts publiés dans les groupes des réseaux sociaux, ou quand on écoute les podcasts qui retracent des parcours de carrière… Il est possible que notre moral s'en trouve bien affecté, et que nous nous sentions à l'état d'observateur d'un objectif inatteignable. Se rappeler alors que « Comparaison n'est pas raison » et transformer plutôt cela en défi à relever, si nos aptitudes et notre contexte le permettent. Dans ce cas, garder en tête l'objectif ultime, mais fixer des jalons, pour marquer une progression via des étapes intermédiaires à notre portée. Et surtout, se placer dans une logique de progression mutuelle, non de compétition.
- Comparaison descendante, avec des personnes que l’on juge inférieures à soi.
Cela peut-être une façon de relativiser, de se rassurer, et de penser comme Talleyrand : « Quand je me regarde je me désole, mais quand je me compare, je me console ». Attention toutefois à ne pas sombrer dans de l'autosatisfaction sclérosante, et à adopter une attitude cynique de supériorité à l'égard des Autres.
- Comparaison latérale, avec des personnes semblables à soi.
Le meilleur moyen d'aller à la rencontre de soi, et d'enclencher les processus d'amélioration qui s'imposent alors à nous, en observant des praticiens qui nous ressemblent mais ont développés mieux que nous certains points précis.
Se comparer, oui, mais dans une logique de progression mutuelle, non de compétition.
Voici quelques conseils à appliquer dans votre exercice, quand la comparaison vous bouscule et vous invite à bouger :
1. Fixer des objectifs atteignables, agir
C'est le premier critère d'un objectif, d'être atteignable ! Posez des actes qui vous y dirigent petit à petit. Gardez en tête la ligne d'horizon de votre objectif long-terme qui sera sûrement beaucoup plus ambitieux, mais souvenez-vous que l'horizon est une ligne qui s'éloigne au fur et à mesure qu'on s'en approche…Chaque changement de routine, d’habitude, chaque exploration de nouvelle pratique est une petite victoire à savourer, qui vous escorte sur le chemin de l’amélioration.
2. Equilibrer son jugement
Les caractéristiques que vous vous découvrez peuvent souvent être regardées, selon l'angle de vue, comme positives ou pénalisantes. Tâchez de faire pencher la balance vers le positif. Par exemple : je suis plus lent… mais je suis aussi plus précis, et je n'ai jamais besoin de refaire.
3. Communiquer, demander des avis
Ne restez pas tout seul avec vos comparaisons. Posez des questions à votre entourage, collaborateur, associé, assistant et vérifiez que vos appréciations sur vous-même sont justes et partagées. Cela aidera la communication dans votre équipe et pourra vous éclairer sur certains points qui vous ont peut-être échappé.
4. Montrer ses singularités, chaque dentiste est exceptionnel
Vous aussi vous avez, que ce soit de façon innée ou acquise d'année en année, des compétences, des savoirs faire ou savoir-être bien à vous. Ce sont des points forts que vous utilisez au quotidien dans votre exercice, au point d'oublier que pour d'autres cela n'est pas évident du tout. Prenez le temps de les reconnaître, de les valoriser, et de vous appuyer sur eux pour gagner en confiance et aller encore plus loin.
5. Oser faire jouer la confraternité des dentistes et demander de l'aide
Rester tout seul face à ses difficultés est la pire mauvaise idée. La coopération, surtout dans une population de praticiens libéraux souvent solitaires, est salvatrice. Vous essuierez des refus, des incompréhensions, peut-être, mais vous sèmerez aussi les graines d'un futur plus aidant, plus logique. La compétition ne doit pas avoir sa place ici.
6. Etre fier de ses réussites
Profitez de vos succès, offrez-vous des félicitations. Prenez l'habitude chaque fin de journée de repenser à trois points qui se sont bien déroulés, ceux où vous avez senti le « flow ». Vous vous souvenez de vos débuts de dentiste ? Que de chemin parcouru !
Dr. Marie-Hélène HAYE, chirurgien-dentiste, allias : La Gutta Perchée
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